Woakass

de l’accueil d’urgence à l’autonomisation progressive de jeunes migrants

Dans le Tarn, un collectif s’est constitué pour soutenir de jeunes migrants sans ressources. Ses membres ont investi collectivement dans une maison partagée à Gaillac et un terrain agricole dans la campagne environnante, autour desquels le quotidien s’organise… Le collectif défend l’accès aux droits fondamentaux tout en  appuyant les jeunes  dans la reprise en main de leur avenir par des activités solidaires.

1__ Un collectif, deux associations complémentaires

PASTILLE 1 : Un collectif, deux associations complémentaires
Le collectif Woakass se compose de deux associations : « L’antre d’eux » s’occupe de l’accueil et de l’accompagnement de migrants mineurs isolés (scolarisation, santé et juridique) ; « Woakadalen » propose de son côté des activités paysannes, culturelles et artisanales pour appuyer le fonctionnement du collectif.

2__ Des activités sources de rémunération et de rencontres

PASTILLE 2 : Des activités sources de rémunération et de rencontres
Les jeunes accompagnés participent à diverses activités : mécanique, couture, travaux agricoles… Ces activités permettent de tisser des liens, d’échanger et développer des savoir-faire ; elles génèrent aussi une rémunération pour l’association afin d’héberger et soutenir ces jeunes.

3__ Une idée venue d’une « bande de potes »

Au départ, tout est parti d’une « bande de potes » qui souhaitait éviter que des jeunes se retrouvent à la rue. L’idée était que ces activités profitent à ces jeunes mais aussi aux bénévoles qui se découvrent de nouveaux projets personnels, de nouvelles aspirations professionnelles à moyen terme.

4__ L’association L’antre d’eux : des familles et une maison d’accueil pour des jeunes

PASTILLE 4 : L’association L’antre d’eux : des familles et une maison d’accueil pour des jeunes
Trois familles solidaires assurent bénévolement l’hébergement initial et l’accompagnement des jeunes. Une fois scolarisé et en meilleure santé morale et physique, chaque jeune peut intégrer « la Maison Blanche », un hébergement autogéré suivi quotidiennement par le collectif à Gaillac.

5__ Des statuts inspirés de la Communauté Emmaüs

PASTILLE 5 : Des statuts inspirés de la Communauté Emmaüs
Alors que la ferme de Cédric Herrou devenait en 2019 la 1ère « Communauté Emmaüs agricole » de France dans les Alpes maritimes, l’idée a émergé à Woakass d’adapter ces statuts dans la mesure où le collectif pratique aussi des activités agricoles (arboriculture, maraîchage…) permettant de dégager des revenus pour l’association…

6__ Les défaillances de l’Etat dans la prise en charge de mineurs isolés

PASTILLE 6 : Les défaillances de l’Etat dans la prise en charge de mineurs isolés
Pour le collectif, les questions migratoires, sociales et environnementales sont très liées. Les bénévoles qui s’investissent dans l’association se disent confrontés aux « défaillances de l’Etat » : les citoyens investis à Woakass font ainsi un travail de suppléance avec de jeunes adultes dans des situations de précarité extrême, mais revendiquent leur prise en charge par les autorités publiques qui sont conscientes de la situation.

7__ Le fonctionnement de l’Aide sociale à l’enfance (ASE)

PASTILLE 7 : Le fonctionnement de l’Aide sociale à l’enfance (ASE)

Huit fois sur dix, les jeunes migrants sont considérés comme « adultes » dans les DDAEOMI, le Dispositif Départemental d’Accueil, d’Evaluation et d’Orientation des Mineurs Isolés.

Fréquemment, l’association Woakass fait appel de cette décision de justice. 80 % des jeunes qu’ils suivent sont finalement reconnus « mineurs » en appel, ce qui induit leur prise en charge par l’ASE. Ils peuvent alors être placés dans des familles d’accueil ou des foyers, mais se retrouvent le plus souvent dans des hôtels surchargés dans des zones commerciales isolées.

8__ Des initiatives nées de luttes communes

Les bénévoles de l’association partagent des valeurs communes de solidarité, quelque soit leur parcours. Ils se sont retrouvés dans le tissu associatif développé à la suite des luttes contre le barrage de Sivens, près de Gaillac. Ces initiatives ont permis d’organiser des événements culturels (notamment un concert à Saint-Antonin-Noble-Val), de mettre en place des cantines solidaires dans lesquelles les mineurs isolés s’investissent et rencontrent du monde…

9__ Des ateliers de réparation de vélo

Les jeunes mineurs isolés sont nombreux à souhaiter se déplacer à vélo pour être plus autonomes. En effet, ils sont souvent accueillis sur de courtes périodes dans des lieux variés, le temps d’être reconnus « mineurs ». En centre-ville de Gaillac, ils réparent des vélos avec l’appui de bénévoles du collectif lors de deux permanences hebdomadaires.

10__ Katia accueille chez elle des mineurs isolés

PASTILLE 10 : Katia accueille chez elle des mineurs isolés

L’association RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) d’Albi avait organisé un camping sauvage sur Albi pour montrer les conditions de vie des sans-abris. Pour Katia, c’est le déclic : elle crée alors avec une amie « L’antre d’eux ». Depuis, elle héberge chez elle de jeunes migrants dans un petit village du Tarn, le temps qu’ils retrouvent une forme d’autonomie : « Quand tu vois un gamin qui n’a personne, qui sait plus comment faire, tu te dis, ça pourrait être mon gosse ».

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