La Ferme Claris
un lieu d’accueil à taille humaine
« La Ferme Claris, un lieu d’accueil à taille humaine »
Dans le Gard, une équipe intergénérationnelle compose avec l’environnement local pour accueillir des personnes cabossées par la vie autour de l’ancienne Ferme Claris. Ici vivent une trentaine de personnes, dans des bâtiments réhabilités abritant hébergements d’urgence, logements de stabilisation et de droit commun, espaces de rencontres… Le quotidien s’organise en mêlant activités partagées et réponses adaptées à chacun. Reportage après une journée passée sur les lieux gérés par l’association la Gerbe.1__ Martine, cofondatrice du lieu
Martine et Philippe ont initié le projet de la Ferme Claris en 1998. Le déclic : Une nuit, une femme frappe à la porte de leur ancienne maison, alors que son mari vient de la frapper. Ils prennent du temps avec elle pour discuter. Elle repartira à l’hôtel, et ça les interpelle… « Être accueilli et écouté, on a vu que c’était à notre portée ». Le couple se met en tête d’ouvrir un lieu pour des personnes isolées et fragilisées.
2__ Philippe et Martine, cofondateurs du lieu
Avec ce projet ancré en rural, Martine et Philippe proposent « un lieu de décentrement » en décalage avec l’environnement précédent des personnes accueillies. Mais le couple souhaite que ces dernières puissent s’inscrire dans la vie du territoire local. De la même façon, les gens du village peuvent participer à la vie du lieu : des ateliers sont ouverts aux habitants, un café associatif a été créé…
3__ Philippe, cofondateur du lieu
Des appartements de la ferme Claris permettent d’accueillir des personnes pour un temps de « ressourcement », mais aussi des vacanciers sur un même lieu. Les gens se rencontrent ici pour des raisons différentes et participent librement à des activités communes, selon leur envie et état de santé émotionnel : jardin, vie quotidienne, ateliers culturels…
4__ Café associatif avec Philippe et Martine
Les habitant-es du village, les résident-es des hébergements d’urgence et de la pension s’impliquent à leur mesure dans le café associatif Le Temps partagé, attenant à la Ferme Claris. A travers ce « lieu qui rassemble », mixte et intergénérationnel, les usager-es peuvent s’entraider et retrouver une « utilité sociale personnelle » dans ce mas cévenol situé aux abords du bourg de Lézan.
5__ Michel, résident de la pension de famille
Michel, qui a longtemps fait la manche devant les supermarchés, dit de ce lieu qu’il lui a permis de se « re-ociabiliser » : il se sent « moins violent ». Il ne se sent pas contraint car « ici on nous laisse le choix de participer », explique-t-il. Il jardine, bricole, cuisine des pâtisseries, retrouve du sens dans sa vie de tous les jours avec ceux et celles qui l’entourent à la Ferme Claris.
6__ Véronique, responsable de l’espace de vie sociale
Ici les randonneurs font aussi escale sur deux ou trois nuits dans le « Refuge » de la Maison en Partage (2021), juste au-dessus des personnes logées sur place, ce qui facilite ouverture, partage et échanges pour tout le monde…
7__ Remy, directeur du site de la Gerbe à Lézan
Les dortoirs des randonneurs ont été d’ailleurs fabriqués lors de chantiers d’insertion à l’initiative de l’association La Gerbe qui porte l’ensemble du projet. Les lits ont été confectionnés par des résidents de la pension comme Michel, qui a suivi une formation aux métiers du bois.