Canacs Solidarité Intergénérations
CSI, un projet d’accueil qui remobilise tout un hameau au Saint Izaire
L’association CSI s’est formée autour d’un double constat : “d’un côté des familles qui peinent à trouver un logement et un emploi. De l’autre, des villages qui se vident, avec des personnes âgées isolées, en perte d’autonomie qui n’ont pas d’autre alternative que la maison de retraite”.
Ainsi est née l’idée d’une maison partagée, « l’Adouayre » – le lieu d’accueil en occitan, dans une optique d’ouverture culturelle, intergénérationnelle et de solidarité en actes ». A l’initiative d’un médecin urgentiste évoluant dans le secteur, ce projet a pris corps à St Izaire, commune rurale du sud Aveyron, autour d’un groupe de nouveaux habitants et d’anciens implantés dans les environs.
1__ Une maison pour accueillir des personnes dépendantes... avec des familles réfugiées.
Après s’être investis dans des projets sociaux et culturels du sud de la France, Pascal et Catherine réhabilitent une ferme du hameau des Canacs dans laquelle le couple s’installe en 2015. Au coeur du hameau se trouve une grande bâtisse paysanne vacante.. Émerge alors le projet de la rénover en vue d’accueillir des personnes âgées ou dépendantes, tout en permettant un retour à l’emploi à des familles précaires pour les accompagner.
2__ Sur les motivations pour (s’)investir dans ce projet de rénovation
Françoise Guizzetti a pendant quelques années gardé ses parents aux côtés de son mari Robert en Aveyron. Le couple de retraités décide d’investir dans la Société civile immobilière créée pour réhabiliter la maison avec des habitants du village et Ruslan, un géorgien arrivé avec sa famille en 2020. Plusieurs habitant-es du hameau adhèrent petit-à-petit à la démarche.
3__ Des moments forts entre les habitants et la famille géorgienne
« Les gens et les évènements parfois vous changent la vie », confie Jane qui prend le café avec Tsira Gogidze, une femme géorgienne installée dans le hameau Les Canacs avec ses trois enfants et son époux Ruslan Khinkiladze. Elles évoquent leur arrivée sur place, la découverte progressive de la langue française, l’école, le mélange des cultures…
4__ Tsira a reçu une aide précieuse de ses voisines
Tsira Gogidze, géorgienne, explique l’importance de garder les grands-parents chez eux dans sa culture ; elle fait le lien avec la manière dont sa famille a été accueillie par les habitants du village qui l’ont aidée à s’intégrer.
6__ Jane est comme une grand-mère pour la famille géorgienne
Jane, la mère de Catherine et belle-mère de Pascal est venue du Var pour les rejoindre et les a accompagnés dans leur nouveau projet de maison intergénérationnelle visant à accueillir des personnes âgées dont s’occupera la famille de Ruslan et Tsira. Des liens forts se sont créés entre elle et la famille : entraide de voisinage, garde des enfants, apprentissages linguistiques (elle était prof d’anglais), bricolages dans sa maison…
7__ Un moyen de redynamiser aussi les campagnes
Arrivée aux Canacs pour une initiative autour de la forge et des relations amicales, Aline a été séduite par ce projet où le partage se décline naturellement au quotidien. En l’espace d’un an et demi, la population du hameau a doublé. « Je trouve ça chouette que les campagnes se repeuplent et qu’on ait une vie chacun chez soi mais avec l’autre », confie-t-elle. Ce qui l’a motivée à mettre une part de ses économies dans le projet avec d’autres gens prêts à se relever les manches.
8__ Robert s’est investi dans les travaux de la maison
Robert Guizzetti s’est beaucoup occupé des chantiers de la maison collective, se liant d’amitié avec Ruslan à cette occasion. A l’entendre, l’aménagement de l’appartement de la famille géorgienne s’est fait « en deux temps trois mouvements » grâce à leur débrouillardise et aux coups de main. Une autre étape vient d’être franchie : l’association Canacs solidarité intergénérations a obtenu début 2022 un agrément du département de l’Aveyron pour accueillir des personnes dépendantes.